Comité de Bridge Charentes-Poitou-Vendée

Devenez 1^ère Série !

C'est le titre d’ un livre paru dans la collection "Bridge repères" aux Editions Prat, il y a quelques années ( Numéro 24 ). A proprement parlé, je n'ai pas lu cet ouvrage, je l'ai dévoré, tellement je l'ai trouvé intéressant, clair, accessible et plein de bon sens.Des bridgeurs se plaignent souvent de la trop grande complexité des articles concernant notre jeu. Je les rassure tout de suite, voilà un recueil écrit pour eux ! L'auteur, Patrick Burtin, étudie le fonctionnement de la performance au bridge, les techniques de jeu, le savoir jouer. Puis, la constitution d'une paire, ses règles de partenariat efficace et comment progresser à deux. Enfin, et ce n'est pas le moins important, il nous livre une foule de conseils tendant à améliorer l'efficacité d'une paire.

Bien sûr, tous les points traités sont suivis d'exemples vécus et, la plupart par de grands champions… qui ne sont justement pas toujours infaillibles. Parmi les recommandations qu'il nous donne, j'en ai choisi deux… qui vous permettront de vous faire une petite idée du contenu de l'ouvrage :
Ne jamais manifester :Le déclarant ne doit jamais manifester, à la vue du mort, autre chose que les remerciements d'usage. Toute manifestation trop spontanée tend à prouver que l'on est émotif et donc vulnérable.( Défaut rédhibitoire au poker ) De plus, une manifestation pourrait être interprétée par les adversaires et nuire. Il faut se contrôler et se préparer à ce moment où le partenaire va étaler son jeu. Ceci est d'autant plus facile que ce moment n'arrive pas brusquement. La carte d'entame est retournée, le jeu du partenaire va être étalé. Il suffit de prendre une grande respiration et de ne s'attendre… à rien. En se disant cela, on est rarement déçu et on évite de manifester autre chose qu'un sentiment d'agréable surprise, ce qui ne plaira pas forcément aux adversaires. Pendant le déroulement du coup, il ne faut jamais manifester. Le partenaire a fait un retour qui ne semble pas bon, il est préférable de ne pas sursauter sur sa chaise, ne pas souffler, ne pas lever les yeux au ciel… Il faut au contraire penser qu'il n'a peut-être pas le choix et partir toujours du principe qu'il raisonne avant de jouer.
Ne pas se laisser aveugler par un bon match :Cela arrive à toutes les paires de sortir d'un tournoi et d'avoir le sentiment d'avoir très bien joué, de n'avoir pas fait de faute. C'est sans doute vrai, il peut arriver qu'une paire ou qu'un joueur fasse très peu d'erreurs. Cependant, nous voudrions faire deux remarques par rapport à ce genre de situation.- Premièrement, il y a souvent des fautes que l'on fait sans s'en rendre compte tout simplement parce que ce sont des fautes qui n'ont rien coûté. C'est seulement à l'analyse que l'on peut le savoir. Parfois, les erreurs ou les imprécisions sont compensées par la chance.- Deuxièmement, lorsque l'on pense n'avoir fait aucune faute, c'est souvent parce que l'on a eu une partie facile où aucune situation ne nous mettait particulièrement en difficulté. Il existe des parties plus faciles que d'autres selon la place à laquelle on est assis. Il arrive au cours d'un tournoi que l'on n'ait qu'à donner le compte pendant que le partenaire et les coéquipiers transpirent à grosses gouttes sur chaque donne, car ils ont toutes les décisions à prendre.

         Faites preuve d'indulgence envers le partenaire qui a eu une partie difficile. Il vous le rendra sûrement.
         Restez lucide sur les progrès qu'il reste à faire pour s'améliorer. Ce n'est pas parce que l'on fait une bonne partie avec très  peu de fautes que l'on n'a plus de progrès à faire.
         Appréhendez bien le phénomène de la chance : différenciez ce qui est bien joué de ce qui est chanceux.

Par ailleurs, il faut savoir rester humble par rapport à son niveau réel de jeu. Le véritable niveau d'un joueur ne correspond pas à sa meilleure partie de l'année, celle où il a pris toutes les bonnes décisions à l'enchère, a gagné tous ses contrats en face du mort et n'a pas livré de levée en flanc. Le véritable niveau d'un joueur n'est autre que la moyenne de ses performances, une moyenne qui tient pleinement compte des mauvaises performances. 

D'expérience, on a vraiment l'impression de bien jouer lorsque la partie est facile, que les adversaires font des fautes et qu'on a de la chance : trois bonnes raisons pour relativiser.

Je vous engage vivement à lire ce livre. Je suis sûr que, tout comme moi, vous vous régalerez. Et surtout, vous en tirerez forcément profit.