LPH- Bob Hamman
Bob Hamman
Vous avez forcément entendu parler de lui ! Né le 6 août 1938 à Pasadéna ( Californie ), ce grand champion est, je crois, celui qui détient le plus grand nombre de titres mondiaux et de titres importants. Il a été évidemment n° 1 mondial pendant plus de 10 ans !. A l’occasion, et pourquoi pas dès l’article suivant, je vous rapporterai un de ses brillantissimes coups de carte !
Voici tout d’abord quelques réflexions et conseils relevés dans un de ses livres « At the table » paru en 1995 …
Au bridge, vous n’êtes jamais tranquille. Vous devez prendre des risques pour être à l’abri si le match est serré. Vous agissez en temps réel. Vous n’avez qu’ une chance et vous ne pouvez revenir en arrière. Ce qui est fait, est fait. L’objectif est de gagner. Pour y parvenir, vous devez être plus heureux ou plus adroit que vos adversaires. Comment augmenter vos chances ?
1 – Ne massacrez pas les coups faciles ! Il y a plus de façons de les massacrer que de bien les jouer. Vous pensez que vous ne ferez pas une faute trop inférieure à votre niveau, mais une chose curieuse arrive : vous la commettez ! Parce que vous êtes fatigué, ou distrait, ou impressionné. Si votre méthodologie a transformé les problèmes faciles en difficiles, les problèmes difficiles deviendront insurmontables. Maintenir votre concentration est plus important que de travailler sur une convention. Vous augmenterez votre concentration en prenant de bonnes habitudes à la table, comme vous taire. Passer 5 secondes pour clarifier une convention est un maximum. Vous prenez un mauvais coup ? Ne vous demandez même pas comment votre partenaire aurait pu gagner. Si vous devez harceler quelqu’un, harcelez les adversaires !
2 – Posez-vous des questions : que se passe-t-il ? Où est la balle ? Si vous ne savez pas où elle est, il est difficile de la ramasser. Vous poser des questions fait partie du processus de la concentration. Faites le point. Souvenez-vous que vous êtes dans un tableau mouvant. Au fil de sa progression, vous obtiendrez des informations supplémentaires. Dans les enchères, vous avez plus à montrer qu’à demander. ( Je dis, pour ma part, annoncez d’ abord votre jeu et tout votre jeu ! ). La plupart du temps, la bonne question n’est pas « Qu’ est ce que je fais maintenant ? » mais « Que se passe-t-il ? » Si vous ne savez pas ce qui se passe, il est très difficile de savoir que faire… Quelquefois, il vous faut choisir : plongez… et bonne chance !
Je n’attache pas beaucoup d’importance aux systèmes en général. A la fin, vous avez du mal à vous en souvenir. Les systèmes perfectionnés récents ( nous sommes en 1995 ) dressent une barrière de plus pour les débutants. Même à son niveau le plus simple, le bridge est perçu par le grand public comme un jeu très compliqué. Enfin, les systèmes ésotériques nuisent à l’éthique du jeu : en T.P.P., par exemple, s’ il me faut assimiler un système nouveau toutes les 2 donnes, il ne me reste plus qu’ à venir, moi aussi, avec mon système… ou à perdre.
A ce sujet, on peut dire que B. Hamman a été écouté. En France, en particulier. En ce qui me concerne, j’ai débuté le bridge de compétition dans les années 70. J’ai rencontré des paires qui jouaient le Béta, le à 4 feuilles, le Monaco, le Cadum, la majeure d’ abord… mais le plus souvent un système complètement inventé par les 2 joueurs, ou carrément un petit mélange de plusieurs méthodes contre lequel il était souvent bien difficile de se défendre ! J’ai eu des bons et des mauvais moments au bridge. Et bien, les déceptions sont une sorte de brouillard dans mon esprit. Les triomphes sont clairs comme du cristal, avec les souvenirs des gens passionnants que j’ai rencontrés et des amis que je me suis faits au long des années. Quel jeu magnifique ! Quelle place magnifique qu’être là, à la table, confronté à mes adversaires pour savoir qui est le meilleur.