LPH- Les sept péchés capitaux
Les sept péchés capitaux
Dans son éditorial du mois d'octobre 2003, sur « le Bridgeur », Jean Christophe Quantin a répertorié les principales erreurs que nous pourrions éviter de commettre. Il a intitulé son article "Les 7 péchés capitaux". Comme vous n' étiez sans doute pas tous abonnés à cette revue, je vais vous reproduire la quasi totalité de l'éditorial. La nature même du jeu de bridge est de générer des erreurs. C’ est exactement ce que dit Patrick Burtin dans un de ses ouvrages. ) La fréquence et l'importance de ces fautes fait toute la différence entre les compétiteurs, du 4ème série au champion international. Mais gardez vous bien de croire que ce dernier n'en commet pas… … Voici une liste des défauts et vices les plus courants du bridge :
Le manquement aux règles fondamentales :… Fausser les enchères par de graves distorsions, annoncer plusieurs fois son jeu, faire un barrage puis prendre unilatéralement la décision de défendre, mal ou ne pas compter ses levées, négliger d'encaisser la chute, faire preuve d'insuffisance technique dans le maniement d'une couleur… sont des infractions rédhibitoires ; y remédier, par le travail et la volonté de toujours mieux faire, sera source de progrès et de récompenses.
Oublier une convention :Il existe, somme toute, assez peu de conventions indispensables à la pratique du bridge. Outre les agréments à l'entame et en flanc ( le pair - impair apparaît incontournable ), on retiendra le Stayman, le Blackwood et le contre Spoutnik (et ses déclinaisons). Pour ce qui est du reste, il ne s'agit que d'affiner, perfectionner, gagner en efficacité. Mais jamais une convention ne doit coûter des points par négligence ou oubli.
Emploi abusif, intempestif ou inopportun d'une convention :Que vous disposiez d'un arsenal impressionnant ou d'un système rudimentaire, vous ne devez pas vous tromper de situation. Ne croyez surtout pas que vous pouvez utiliser tel ou tel artifice à tout bout de champ, sous prétexte que "cela fait riche". Et préférez toujours une enchère naturelle à un quelconque subterfuge.
Jouer trop vite ou trop mécaniquement :Que ce soit en flanc ou avec le mort, un bon joueur de bridge se doit de prendre son temps, dans des limites raisonnables et légales. Si, une fois le mort étalé, il importe de se livrer à une analyse poussée de la donne, il ne faut pas oublier que chaque carte jouée peut apporter un nouveau renseignement qui remet éventuellement en cause l'examen préalable. Je suis bien conscient que l'une des qualités à posséder est la rapidité de réflexion et la puissance de concentration, qui permettent de se poser les bonnes questions au bon moment. C'est là, entre autres, la force du champion, qui y parvient naturellement et sans effort.
Sous-estimer ou mépriser les autres joueurs :Penser que son adversaire est une "truffe" qui va bien finir par vous filer le coup ou chuter un contrat sur table est une attitude négative et ce, même si un réel écart de niveau entre les différents protagonistes existe. Ce comportement devient néfaste et détestable quand il s'applique à son propre partenaire. Toute forme de suffisance doit être laissée à l'entrée.
L'exaspération déplacée et coûteuse :Qui n'a jamais été agacé par le contrat qu'il jouait et qui ne lui convenait guère, bâclant le jeu de la carte et négligeant du coup de tirer le maximum de la donne ? Dans le même ordre d'idée, qui n'a jamais été contrarié par l'entame ou le flanc du partenaire, au point de baisser les bras et de perdre de vue que le déclarant pouvait encore être battu ? Ces comportements excessifs ne contribuent ni à une bonne ambiance au sein d'une paire, ni à la progression individuelle. De plus, ils sont la manifestation d'un manque total d'humilité devant le jeu de bridge, qui en réclame pourtant beaucoup !
L'imperméabilité aux (bons) conseils :Ne refusez pas, sous quelque fallacieux prétexte, les avis éclairés des meilleurs joueurs, enseignants et auteurs. Certes, ils ne possèdent pas le monopole de la bonne enchère, de la carte juste ou de la convention idoine. Mais leur expérience, la connaissance du bridge qui est la leur et l'investissement personnel qu'ils ont consenti à leur passion en font, pour peu qu'ils soient de bonne foi, des interlocuteurs privilégiés. N'hésitez donc pas à les interroger et à prendre en compte leur opinion, tout en évitant les œillères, les partis pris et les déclarations définitives. Beaucoup de joueurs de 2ème série disent : « Dans ce cas là, il faut faire comme ceci… » Alors que les champions suggèrent : « Dans ce cas là, il serait peut-être préférable… »Voilà ! Si ces faiblesses ne vous sont pas totalement inconnues, vous savez ce qui vous reste à faire !
Je vous rappelle que tous ces conseils sont de notre célèbre Royannais Jean Christophe Quantin.